Notre histoire

Nue devant le miroir de l’armoire, j’ouvre le tiroir.
Un chaos de dessous synthétiques m’attend.
En plastiques, ils grattent, ils serrent, ils m’étouffent.
D’ailleurs, ils quittent rarement leur quartier surpeuplé.

Les culottes en coton eussent été plus appréciées.
Tordues et déformées par le temps et les lavages,
L’usure les a privées de toute élégance, de tout avantage.
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Me confessant cette quête éreintante, insensée.
Trouver un sous-vêtement qui ne blesse pas.
De la soie qui respire, un tissu qui effleure.

Ne pas troubler le calme des terres sensibles,
De la plus petite étincelle, prêtent à s’einflammer sous le souffle en douloureuse terre volcanique.
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L’héritage le plus précieux de mes grand-mères,
Femmes discrètes ancrées dans une vie humble.
Chaque jour, elles transformaient ce que la terre offrait. 
Elles nous régalaient de gâteaux maison, de glaces.

Pulls tricotés et vêtements cousus mains.
Mes aïeules et bisaïeules m’ont transmis le plaisir,
L’accomplissement de faire avec ses mains.
Tricoter et coudre, j’ai avant tout appris d’elles.

Les vêtements, réparés avec soin, repris à la main,
Chaque couture étant une histoire de respect.
Dans ce mode de vie, presque désuet,
Se cache une sagesse profonde : Peu, mais bien.

Un art de faire qui honore le geste, les matériaux.
C’est cet héritage, silencieux et précieux,
qui guide encore mes mains et mes choix.
De fil en aiguille, une idée a pris racine.

A germée en des pièces pensées pour la chair.
Des coupes qui épousent, qui respectent, qui durent.
Pas de standardisation, ni d’optimisation à outrance.
La conviction que consommer moins,
mais mieux, est un acte politique.

C’est ainsi qu’est née Soie Chimère.
Un pied de nez à la fast fashion.
Un souffle de soie, cousu main.